Lancement de la version 2024 du RGESN, le Référentiel Général d’Ecoconception des Services Numériques

La présentation de la nouvelle version du RGESN – Référentiel Général d’Ecoconception des Services Numériques – s’est déroulée le 17 mai dernier.

Plus qu’une présentation technique, c’est le début d’une nouvelle ère numérique” s’est exprimé Sylvain Waserman, Président de l’ADEME.

En synthèse

Cette nouvelle version du RGESN est le fruit d’un travail en réseau entre autorités (Arcep, Arcom, ADEME, DINUM, CNIL et Inria) et élaborée en concertation avec l’écosystème et la société civile (57 contributions écrites – dont une d’acti – et l’animation d’ateliers).

Elle répond à une commande du législateur dans le cadre de la loi “REEN”  (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique) afin d’établir une nouvelle version de contenu et de l’inscrire “dans une dynamique de passage à l’action” selon les mots Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep.

A qui s’adresse le RGESN ? Aux profils développeur(se), chef(fe) de projet, assistant(e) à maîtrise d’ouvrage (AMOA), assistant(e) à maîtrise d’œuvre, product owner, UX researcher, UI designer, testeur(se), responsable marketing, responsable RSE / numérique soutenable, rédacteur ou rédactrice web, contributeur ou contributrice à un outil de gestion de contenu, architecte logiciel, ingénieur(e) système : tous les métiers liés de près ou de loin du secteur numérique peuvent utiliser le RGESN pour réduire l’empreinte environnementale de leurs services.

78 critères sont établis – versus 79 précédemment – avec des retraits, des ajouts, des ré-écritures et des mises à jour, ainsi qu’une nouvelle catégorie sur l’algorithmie et l’IA.

Le référentiel propose de nouveaux outils :

  • des fiches pratiques pour chaque critère, 
  • un modèle de déclaration d’écoconception pour attester des efforts,
  • une méthodologie pour calculer un score d’avancement, sous forme d’un fichier xls.

Les 4 objectifs visés : 

  • allonger la durée de vie des terminaux, en luttant contre l’obsolescence et en s’assurant que les services soient le plus accessibles possibles
  • promouvoir une démarche de sobriété environnementale face aux stratégies de captation de l’attention de l’utilisateur (ex : limiter le recours aux murs de contenus infinis, aux notifications intempestives ou encore la lecture automatique de la vidéo) ;
  • diminuer les ressources consommées : contenus multimédias optimisés (vidéo, images), utilisation d’un hébergement responsable ou minimisation des impacts environnementaux associés à l’entraînement des systèmes d’intelligence artificielle ;
  • accroître le niveau de transparence sur l’empreinte environnementale des services numériques y compris vis-à-vis de l’utilisateur afin de le sensibiliser à l’impact de ses usages numériques.

Zoom sur les critères

Le RGESN s’appuit donc sur 78 critères pour assurer la prise en considération des enjeux environnementaux dès la conception d’un service.

Cette prise en compte s’articule autour des composantes clés du cycle de vie et une liste de questions à se poser au moment de la conception , allant de la définition de sa stratégie, à l’hébergement, en passant par le développement de l’architecture et des contenus. 

Trame du cycle de vie et exemples de critères 

Stratégie

Enjeux et pilotage de la conception du service numérique – Ex :

  • Le service numérique a-t-il défini ses cibles utilisatrices, les besoins métiers et les attentes réelles des utilisateurs cibles ?
  • Le service numérique a-t-il au moins un référent identifié en écoconception numérique ?
  • Le service numérique réalise-t-il régulièrement des revues pour s’assurer du respect de sa démarche d’écoconception ?

Spécifications

Eléments de cadrage projet – Ex :

  • Le service numérique est-il utilisable sur d’anciens modèles de terminaux ?

Architecture

Stratégie de conception et d’articulation des composants applicatifs entre le frontend et le backend – Ex :

  • Le service numérique repose-t-il sur une architecture, des ressources ou des composants conçus pour réduire leurs propres impacts environnementaux ?
  • Le service numérique fonctionne-t-il sur une architecture pouvant adapter la quantité de ressources utilisées à la consommation du service ?

Expérience et interface utilisateur (UX / UI)

Interactions utilisateurs – Ex : 

  • Le service numérique comporte-t-il uniquement des animations, vidéos et sons dont la lecture automatique est désactivée ?
  • Le service numérique affiche-t-il uniquement des contenus sans défilement infini ?

Contenus

Documents et médias – Ex :

  • Le service numérique utilise-t-il un format de fichier adapté au contenu et au contexte de visualisation de chaque image ?
  • Le service numérique propose-t-il des images dont le niveau de compression est adapté au contenu et au contexte de visualisation ?
  • Le service numérique propose-t-il des vidéos dont le mode de compression est efficace et adapté au contenu et au contexte de visualisation ?

Frontend

Composants en opération sur un terminal utilisateur – Ex : 

  • Le service numérique s’astreint-il à un poids maximum et une limite de requête par écran ?
  • Le service numérique utilise-t-il des mécanismes de mise en cache pour la totalité des contenus transférés dont il a le contrôle

Backend

Composants en opération côté serveur – Ex :

  • Le service numérique a-t-il recours à un système de cache serveur pour les données les plus utilisées ?
  • Le service numérique met-il en place des durées de conservation sur les données et documents en vue de leur suppression ou archivage passé ce délai ?

Hébergement

Ex : 

  • Le service numérique utilise-t-il un hébergement ayant une démarche de réduction de son empreinte environnementale ?

Algorithmie

Concerne les services numériques reposant sur une intelligence artificielle (IA)

Et après ?

Il n’y a pas, aujourd’hui, d’obligation légale à appliquer le RGESN, l’heure étant à l’acculturation de l’écoconception numérique

Parce qu’il est officiel et porté par une institution d’état, cela devrait aider sa diffusion dans l’industrie du numérique ainsi que dans les cursus scolaires.

Traduit en anglais, cela lui donne une portée européenne qui pourrait faire des émules.

Enfin, l’animation d’un forum, rythmé par divers rendez-vous avec les parties prenantes, devrait contribuer à son amélioration continue.

A nous de jouer 😉

 


Ressources

Version web du RGESN
Version complète du RGESN en PDF (pdf – 3,32 Mo)
Support lors de la présentation (incluant discours, slides et vidéos de démonstration) (pdf – 3.26 Mo)
Contributions à la consultation publique (zip – 12,09 Mo)

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